écran

L’écran, c’est la barrière entre les autres et moi,

C’est la grande illusion qui fait croire au réel

Quand il n’existe pas.

 

L’univers aplati des enfants schizophrènes;

Un lien qui n’en est pas, image aseptisée

Contraire à l’empathie.

 

Une part de la vie cesse d’être vécue,

La rencontre amoureuse est une démarche banale,

La fin du coup de foudre.

 

Celui qu’on appelait autrefois son prochain

N’est plus qu’une abstraction au sens inconcevable,

Il est immatériel.

 

Ne vous étonnez pas si l’être qui va naître,

Environné très tôt par ce reseau virtuel,

Reste en marge du temps.

 

Je vois bientôt venir, si nous n’y prenons pas garde,

L’homme nouveau mutant et lobotomisé,

Pour « Le Meilleur des Mondes ».

 

Je ne suis pas le seul à jouer les Cassandre

A crier « casse-cou » aux apprentis sorciers

Mais c’est peine perdue !

 

« L’Universelle Aragne » étend toujours sa toile

Engluant patiemment dans un vaste cocon

L’humanité passive.

 

Pour seule échappatoire, il ne restera plus

A ceux qui vont nous suivre, en guise de bonheur,

Que la consommation.

 

C’est toujours de cela que se finit l’histoire

Des civilisations qu’on disait éternnelles

La prochaine est pour quand ?

 

Pierre SELOS