Nouvelles

Du proche ou du lointain
Je reçois les nouvelles.
Mais je ne sais du monde
Que ce qu’on m’en veut dire.
Grâce aux réseaux du net
Je me crois informé.

Je ne contrôle pas
L’origine des sources,
Prêtant plus attention
A mes eaux minérales
Qu’à mon cerveau gavé
De contre-vérités.

Convaincu d’être à l’ère
Des communications,
Je n’adresse jamais
La parole aux voisins
Lesquels en font autant
Et vivent dans leur ile.

Ainsi l’ont peut mourir
Sans qu’on n’en sache rien
Avant de percevoir
Une odeur de cadavre.
On réalise alors
Qu’on n’était pas tout seul.

On appelle cela la rançon du progrès…

Pierre SELOS